Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/176

Cette page n’a pas encore été corrigée

secoué et agité les quatre extrémités du monde ;

il a fait prisonniers et exterminé les six rois.

Il a réuni dans ses mains toute l’étendue[1] de l’empire ;

les calamités[2] et les malheurs ont pris fin ;

pour toujours il a fait reposer les soldats et les armes[3].


(2e strophe).

L’éclatante vertu du souverain empereur

a réorganisé l’univers ;

il ne se lasse jamais de regarder ni d’écouter.

Il a institué une grande justice ;

il a établi d’une manière évidente des instruments préparés d’avance :

tous ont leurs insignes et leurs étendards[4].

  1. Le mot [], proprement : « ouvrir », a ici le sens de « vaste, étendu », comme l’indique le Dictionnaire le K’ang-hi, au mot tch’an.
  2. [], proprement : « défricher, arbre mort », est ici l’équivalent de « malheur, calamité ». Cf. Che king, 1e ode de la 2e décade du Ta ya.
  3. Les rimes sont dans la dixième catégorie.
  4. L’expression [] se retrouve dans le chapitre Yue ling du Li Ki (3e mois de l’été) : « on se sert (de ces couleurs) pour faire les étendards et leurs insignes. Les commentateurs du Tcheou li expliquent le mot K’i comme indiquant tous les étendards en général, et non pas seulement l’étendard proprement appelé K’i sur lequel étaient représentés des ours et des tigres. Quant au mot tchang, ils l’expliquent comme signifiant les insignes distinctifs représentés sur ces étendards ; ces insignes sont énumérés dans le Tcheou li au chapitre du se-tch’ang (cf. trad. Biot, tome II, p. 135, n° 30).