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une tournée dans l’est ; arrivé à Po-Lang-cha, dans la (préfecture de) Yang-ou[1], des brigands lui causèrent une alerte ; on rechercha (le malfaiteur) sans pouvoir le trouver ; alors on ordonna dans tout l’empire une grande enquête pendant dix jours. — (Che-hoang) monta sur le Tche-feou et y fit une inscription sur pierre qui était ainsi conçue[2] :


(1e strophe). « La vingt-neuvième année ;

alors qu’on était au milieu du printemps

et que l’harmonie du principe yang venait de s’élever,

Le souverain empereur voyagea dans l’est ;

pendant sa tournée il monta sur le Tche-feou

et dans tout son éclat s’approcha de la mer.

Ses officiers qui le suivaient le contemplèrent en se

  1. Yang-ou est aujourd’hui la sous-préfecture de ce nom, dans la préfecture de Hoai-k’ing, province de Ho-nan. — L’anecdote à laquelle il est fait ici allusion se trouve racontée plus en détail dans le chapitre IV des Mémoires historiques. Tchang Leang, descendant d’une puissante famille de Han, avait résolu de venger son pays en assassinant Ts’in Che-hoang-ti ; il attendit l’Empereur dans la plaine de Po-lang-cha, au sud de la sous-préfecture de Yang-ou, et fit lancer sur lui une masse de fer pesant 120 livres ; mais il n’avait pas reconnu le char impérial et n’écrasa qu’une voiture du cortège. Tchang Leang fut, dans la suite, un de ceux qui contribuèrent le plus à établir la dynastie Han. Il est regardé comme un patron du taoïsme parce que son descendant à la huitième génération, Tchang Tao-ling (né en 34 ap. J.-C.),. fut le principal organisateur de cette secte et en devint le grand maître. Par réincarnations successives, cette sorte de papauté s’est transmise de génération en génération dans la famille Tchang (cf. Imbault-Huart, La Légende du premier pape des Taoïstes et l’histoire de la famille pontificale des Tchang. Journal asiatique, nov.-déc. 1884, pp. 389-461).
  2. La structure rythmique de cette inscription est identique à celle de l’inscription du T’ai-chan (cf. p. 140, n. 5).