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pour célébrer les vertus de Ts’in, puis il s’en alla. Au sud il monta à Lang-ya et s’y plut fort ; il y resta trois mois ; alors il transporta des têtes noires, au nombre de trente mille familles, au pied de la terrasse Lang-ya[1] ; il les exempta de douze années de redevances. Il construisit la terrasse Lang-ya ; il y éleva une stèle sur laquelle il grava l’éloge des vertus de Ts’in et mit en lumière le sens de ses vertus en ces termes[2] :


(1e strophe) «

  1. La terrasse Lang-ya est marquée par les cartes chinoises sur la côte sud du Chan-tong, non loin du point où la grande presqu’île se rattache au continent. — D’après le Chan hai hing, le lieu appelé « terrasse Lang-ya » était ainsi nommé parce qu’il s’y trouvait au bord de la mer une hauteur en forme de terrasse. Sur cette terrasse naturelle, Ts’in Che-hoang-ti éleva une terrasse artificielle. P’ei Yn et Tchang Cheou tsie rapportent à propos de cette localité un fait important qui se trouve mentionné dans les Annales de Ou et de Yue (Ou Yue tch’oen ts’ieou, chap. VI, p. 17 v°, dans la réimpression du Han Wei ts’ong chou) : Le roi Keou-tsien, dans la 25e année de son règne (472 av. J.-C.), vint à Lang-ya et y éleva une terrasse d’observation du haut de laquelle il contemplait la mer ; ce fut là qu’il convoqua les princes de Ts’in, Tsin, Ts’i et Tch’ou et fit avec eux un traité. — Il est intéressant de voir par ce texte que le royaume de Yue s’étendit au nord jusqu’au Chan-tong, tandis qu’on est habitué à le considérer comme un État tout méridional ayant son centre dans le Tche-kiang. Sur Keou-tsien et le royaume de Yue, cf. le LXIe chapitre des Mémoires historiques.
  2. « La structure rythmique de l’inscription de la terrasse Lang-ya est assez singulière. La première partie de cette inscription comprend 72 phrases de 4 caractères ; chaque groupe de 2 phrases forme 1 vers ; les 36 vers sont répartis en 6 strophes de 6 vers, chaque strophe étant bâtie sur une seule rime. A la sixième strophe succède une partie non rythmée. Puis viennent 3 strophes composées de la manière suivante : § première strophe : 4 vers de 2 phrases chacun ; § deuxième strophe : 1 vers d’une phrase, 3 vers de 2 phrases, 1 vers de 3 phrases ; § troisième strophe : 3 vers de 3 phrases. Dans ces trois strophes, les vers sont en général de 4 mots, mais, grâce à de fréquentes licences, le nombre des mots se trouve souvent augmenté » (Journal asiatique, mai-juin 1893, pp. 496-497).