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et pour les étendards, on mit en honneur le noir[1]. Dans les nombres, six fut l’étalon[2] ; les plaques des contrats et les chapeaux officiels eurent tous six pouces et les chars eurent six pieds ; six pieds firent un pas ; l’attelage eut six chevaux. On changea le nom du (Hoang) Ho et on l’appela « l’eau efficace ». Comme on estimait que c’était le commencement de la vertu de l’eau, on (pensa) qu’en étant dur et violent, en ayant une sévérité extrême, en décidant toutes les affaires d’après la loi, en châtiant et en opprimant, en n’usant ni de bonté ni de bienfaisance, en se conformant à la justice, on serait d’accord avec les nombres des cinq vertus. Alors donc on pressa l’application des lois ; pendant longtemps[3] on ne fit aucune grâce.

  1. Le noir est, dans la théorie des cinq éléments, la couleur qui correspond à l’eau.
  2. On a voulu parfois tirer de ce texte une preuve que les Chinois, à l’époque des Ts’in, avaient adopté la numération par six (cf. Pauthier, Chine ancienne, p. 214 : « On composa, par ses ordres, une espèce d’arithmétique sextile. . . » Voyez tout le paragraphe*) ; il ne semble pas cependant que nous ayons affaire ici à un système rigoureux ; quoique 6 pieds fassent 1 pas, les mesures de surface, de pesanteur et de capacité n’étaient pas réduites à des unités dont elles auraient été des multiples ou des sous-multiples par 6 ; dans la numération elle-même, on continuait à compter par dizaines, centaines, milliers et myriades, c’est-à-dire qu’on suivait le système décimal. Ainsi, quoiqu’une importance particulière fût accordée au nombre 6 comme symbole de l’élément eau, ce n’est pas ce nombre qui servait d’étalon au calcul et aux mesures.
  3. … Cette expression, placée au commencement de la phrase, détermine ce qui suit, par rapport au temps, comme le ferait l’adverbe lui-même…