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l’approbation. — Par une vénération posthume, le roi Tchoang-siang devint le T’ai-chang hoang[1]. (L’empereur) fit un décret en ces termes :

« D’après ce que j’ai entendu dire, dans la très haute antiquité il y avait des titres et il n’y avait pas de noms posthumes[2] ; dans la moyenne antiquité il y avait des titres, mais, lorsqu’(un prince) était mort, on lui donnait un nom posthume approprié à la conduite qu’il avait tenue ; agir ainsi, c’est laisser les fils critiquer leurs pères, les sujets critiquer leurs princes ; c’est par trop inexplicable et je ne l’admets point ; à partir de maintenant, je supprime le système des noms posthumes[3]. Je suis le premier souverain empereur (Che-hoang-ti) ; les générations qui me suivront (se nommeront) en faisant le calcul des nombres : la deuxième génération, la troisième génération, et iront jusqu’à mille et dix mille générations en se transmettant sans fin ce principe[4].

Che hoang fit avancer l’évolution des cinq vertus quant à leur succession[5] : considérant que les Tcheou avaient

  1. L’empereur Kao-tsou, fondateur de la dynastie Han, imita Ts’in Che-hoang-ti et conféra aussi à son père le titre de t’ai-chang-hoang.
  2. Ce n’est que sous la dynastie Tcheou, c’est-à-dire dans la moyenne antiquité, que commença l’usage des noms posthumes (cf. tome I, note 04.149. ).
  3. On remarquera qu’en effet ni Ts’in Che-hoang-ti ni Eul Che-hoang-ti n’ont de noms posthumes.
  4. La rhétorique chinoise s’est souvent plus à signaler l’ironie du sort qui ne laissa que deux souverains à cette dynastie que son fondateur croyait devoir durer pendant dix mille générations.
  5. L’expression « fin et commencement », c’est-à-dire « succession », étant placée avant les mots [], joue à leur égard le rôle d’un adjectif qualificatif : les cinq vertus considérées sous le rapport de leur succession. Nous trouvons la même tournure de langage dans le chapitre du Ts’ien Han chou sur les sacrifices ; il y est dit que « T’seou-tse et son école traitèrent de l’évolution des cinq vertus considérées sous le rapport de leur succession ».