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dise tchen[1]. Le roi dit :
— Je repousse « majestueux » ; j’adopte « souverain » ; j’y ajoute le titre de la dignité impériale de la haute antiquité ; mon titre sera « Souverain empereur[2]. » Quant au reste, que ce soit conforme à votre délibération.
Un décret prononça
- ↑ Avant Ts’in Che-hoang-ti, le mot tchen n’était pas réservé à l’empereur. Si, à partir des Ts’in, ce mot devint le pronom personnel spécial au souverain, c’est, semble-t-il, parce qu’on lui attribua vers cette époque un sens particulier : quelques pages plus loin (Mémoires historiques, chap. VI, p. 14 v°), l’eunuque Tchao Kao dit à Eul Che-hoang-ti : — Si le Fils du Ciel dit tchen (en parlant de lui), c’est assurément parce qu’on n’entend pas le son (de sa voix). Au chapitre LXXXVII, p. 7 r°, ce propos de Tchao Kao est rapporté sous une forme assez différente : — Ce qui fait que le Fils du Ciel est vénéré, c’est qu’on n’entend que le son (de sa voix) ; tous ses sujets ne peuvent voir son visage et c’est pourquoi son surnom est tchen. De ces passages il résulte que le pronom tchen indiquerait que la personne à qui on l’applique reste invisible aux hommes, et même, d’après la première rédaction, qu’on n’entend pas le son de sa voix ; c’est donc un être mystérieux qui agit d’une manière secrète et incompréhensible ; en effet, dans les écrivains taoïstes tels que Tchoang-tse, le mot tchen est l’équivalent du mot [] et signifie donc : présage, symptôme surnaturel (cf. dictionnaire de K’ang-hi, au mot tchen). Ainsi, à l’origine, le mot tchen était un simple pronom personnel d’un usage commun à tous ; dans la littérature taoïste, ce mot prit une acception spéciale et désigna une influence surnaturelle ; cette acception fut seule prise en considération à l’époque de Ts’in Che-hoang-ti qui paraît avoir été l’âge d’or du taoïsme et c’est à ce moment qu’on décida que le souverain seul aurait le droit de se servir du pronom personnel.
- ↑ …. marquant par là qu’il réunissait en lui toutes les qualités des trois souverains et des cinq empereurs de l’antiquité.