Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/141

Cette page n’a pas encore été corrigée

sujets, en se dissimulant qu’ils méritent la mort[1], vous proposent une appellation honorifique : que le roi soit le Souverain majestueux ; que ses mandements soient des décrets (tche) ; que ses ordonnances soient des édits (tchao)[2] ; que le Fils du Ciel, en parlant de lui-même,

  1. Formule de respect qu’on trouve dans toutes les requêtes adressées aux empereurs Ts’in. Les sujets du souverain risquent leur vie s’ils lui adressent une parole qui lui déplaise ; ils se dissimulent ce danger et c’est pourquoi ils parlent.
  2. Sous les dynasties précédentes, on n’employait pas les mots tche et tchao ; c’est à la suite de cette requête qu’ils ont été mis en usage et ils ont subsisté dans le style officiel jusqu’à aujourd’hui. Il est difficile de faire une distinction exacte entre le tche et le tchao ; ce qu’on peut dire cependant, c’est que le tche était plus important que le tchao ; l’empereur seul avait le droit de promulguer des tche, tandis que la ou les impératrices douairières pouvaient dans certains cas rendre des tchao ; on verra plus loin (Mémoires historiques, chap. IX) que, lorsque l’impératrice douairière Lu appela tche ses ordonnances, sa décision fut considérée comme une usurpation sur le pouvoir souverain.