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les troupes venaient toutes à lui ; à partir et au-dessous de ceux qui avaient le grade de teou che[1], il ne choisit que deux hommes sur dix pour les attacher à son armée. Quand on prit Ye et Ngan-yang, c’était Hoan K’i qui commandait.

La douzième année (235 av. J.-C.), le marquis de Wen-sin, (Lu) Pou-wei mourut[2] ; on lui fit des funérailles furtives. Parmi ceux de ses clients qui le pleurèrent, ceux qui étaient des gens de Tsin furent expulsés hors du royaume ; ceux qui étaient des gens de Ts’in[3], s’ils avaient des émoluments de six cents che ou plus, se virent enlever leurs rangs dans la hiérarchie et furent déportés ; s’ils avaient des émoluments de cinq cents che ou moins, ils furent considérés comme n’ayant pas pleuré[4], et furent déportés sans qu’on leur enlevât leurs rangs dans la hiérarchie, A partir de ce moment, lorsque le cas se présenta de gens qui, comme Lao Ngai et (Lu) Pou-wei, avaient dirigé les affaires de l’État

  1. Les teou che, dont le nom venait peut-être de ce que leurs appointements étaient d’un teou de grain, étaient des officiers subalternes inférieurs aux po-che ou fonctionnaires dont les appointements étaient de 100 che de grain.
  2. Il s’empoisonna parce qu’il craignait d’être mis à mort.
  3. Lu Pou wei était originaire du pays de Tchao, c’est-à-dire de l’un des trois royaumes formés des débris de celui de Tsin ; plusieurs de ses compatriotes l’avaient accompagné comme clients à la cour du roi de Ts’in.
  4. L’expression [] ne peut évidemment pas signifier qu’ils n’avaient pas pleuré, puisqu’ils sont au contraire comptés parmi ceux des clients de Lu Pou-wei qui l’avaient pleuré. Il faut donc comprendre que, quoique coupables de cette faute, ils furent considérés comme ne l’ayant pas commise. Cf. le commentaire du Che ki luen wen.