Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/128

Cette page n’a pas encore été corrigée

conseilla le roi de Ts’in en ces termes :

— Les Ts’in viennent de prendre en main tout l’empire, mais Votre Majesté a la réputation d’avoir exilé sa mère, la reine douairière[1] ; je crains que, lorsque les seigneurs l’apprendront, ils ne se révoltent, à cause de cela, contre Ts’in[2]. Alors le roi de Ts’in alla chercher la reine douairière à Yong et la fit rentrer à Hien-yang ; elle demeura de nouveau dans le palais Kan-ts’iuen[3]. — On fit une enquête générale pour expulser les étrangers ; Li Se donna ses conseils dans une requête au trône[4] ; alors on suspendit le décret d’expulsion des étrangers. — Li Se conseilla donc le roi de Ts’in ; il lui proposa de

  1. Se-ma Ts’ien a négligé de dire qu’à la suite de l’affaire de Lao Ngai, la reine-mère fut internée à Yong dans le palais Fou-yang ; ce palais, qui avait été construit par le roi Hoei-wen, de Ts’in, était au sud-ouest de la sous-préfecture de Hou, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  2. Il fallait un grand courage pour faire de telles remontrances ; le roi avait déclaré qu’il mettrait à mort quiconque critiquerait sa conduite à l’égard de sa mère : vingt-sept personnes avaient déjà péri pour ce motif et le premier mouvement du roi fut de bouillir vif Mao Tsiao.
  3. Le palais Kan-ts’iuen se trouvait à Yun-yang (Mémoires historiques, chap. VI, p. 3 v°, commentaire de Tchang Cheou-tsie) ; la ville de Yun-yang de Ts’in Che-hoang-ti était à 80 li à l’ouest de la sous-préfecture de Yun-yang de l’époque des T’ang qui, elle-même, était à 30 li au nord de la sous-préfecture de King-yang, préfecture de Si-ngan, province de Chàn-si.
  4. Cette requête est célèbre dans les annales de la rhétorique chinoise ; on en trouvera le texte au chapitre LXXXVII des Mémoires historiques. En prenant la défense des étrangers, Li Se plaidait pro domo sua, puisqu’il était originaire du pays de Tch’ou.