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nombre[1] ; avec des chars légers et des chevaux pesamment chargés[2], on se rendit dans l’Est pour les manger.

  1. D’après Se-ma Tcheng, le Hoang-ho ayant débordé, les poissons montèrent en grand nombre sur la plaine. Quand l’eau se retira, il dut être en effet facile de les prendre, comme semble le donner à entendre la phrase suivante ; ce sens me paraît donc le plus acceptable. — D’après Tchang Cheou tsie, ce texte signifierait que les poissons du Hoang-ho remontèrent en grand nombre la rivière Wei. Le traité sur les cinq éléments, dans le Ts’ien Han chou (chap. XXVII, b, 2e partie, p. 8 v°), fait allusion à cet incident dans lequel il voit un mauvais présage : « D’après les Mémoires historiques, la huitième année de Ts’in Che-hoang, les poissons du Fleuve remontèrent en grand nombre. Lieou Hiang estime que ce fait rentre dans les mauvais présages fournis par les poissons ; cette année-là, le frère cadet de Che-hoang, le prince de Tch’ang-ngan attaqua (le pays de) Tchao à la tête d’une armée : il se révolta et mourut à T’oen-lieou, les officiers de son armée furent tous décapités ; on déporta les habitants de ce pays à Lin-t’ao. L’année suivante, il y eut la mise à mort de Lao Ngai et de sa parenté. Les poissons appartiennent au principe yn ; ils symbolisent le peuple ; quand ils vont à rebours et remontent, c’est signe que le peuple n’obéira pas aux ordres du prince et tiendra une conduite de rebelles. . . »
  2. Le sens de cette phrase me semble assez obscur ; Se-ma Ts’ien veut-il dire que les gens du pays se servent des chars même les plus légers et des chevaux même les plus lourds, c’est-à-dire qu’ils profitent de tous les moyens de transport possibles pour chercher le poisson ? Siu Koang (d’après l’édition du Che ki de Tch’en Tse-long et Siu Fou-yuen) dit qu’un texte ne présente pas le caractère tch’ong. Le sens deviendrait alors plus clair : les gens du pays partent avec des chars et des chevaux rapides pour aller dans l’Est profiter de la bonne aubaine.