Page:Sima qian chavannes memoires historiques v2.djvu/121

Cette page n’a pas encore été corrigée

Une comète parut de nouveau du côté de l’Ouest ; au bout de seize jours, la reine douairière Hia[1] mourut.

La huitième année (239 av. J.-C.), Tch’eng-kiao, prince de Tch’ang-ngan et frère cadet du roi, attaqua (l’État de) Tchao à la tête d’une armée ; il se révolta et mourut à T’oen-lieou[2]. Les officiers de son armée moururent tous décapités ; on transporta la population de ce lieu à Lin-t’ao[3]. Le général était mort dans ses retranchements ; ceux qui avaient péri à T’oen-lieou, à P’ou et à Kao[4], étant des rebelles, on exposa publiquement leurs cadavres[5]. — Les poissons du Fleuve remontèrent en grand

  1. La reine douairière Hia était la concubine Hia, la véritable mère du roi Tchoang-siang ; cf. note 05.500. .
  2. A 30 li au nord-est de la sous-préfecture de Tchang-tse, préfecture de Lou-ngan, province de Chān-si. A l’époque Tch’oen-ts’ieou, T’oen-lieou était le royaume de Lieou-hiu.
  3. Sur le territoire de la préfecture secondaire de Min, préfecture de Kong-tch’ang, province de Kan-sou.
  4. D’après Tchang Cheou tsie, P’ou et Kao seraient deux villes ; d’après Se-ma Tcheng, il faudrait lire P’ou-ho et n’y voir qu’une seule ville.
  5. Le sens de cette phrase est mis hors de doute par le commentaire du Che ki luen wen : « ceux qui étaient morts à T’oen-lieou, ainsi qu’à P’ou-ho, ayant été des rebelles, on exposa leurs cadavres. — Le paragraphe qui précède est d’une rédaction assez embrouillée ; voici comment je le comprends : La population de T’oen-lieou, ayant vu son territoire ravagé par Tch’eng-kiao, se révolta. Tch’eng-kiao, de son côté, se révolta coutre son souverain ; les soldats de Ts’in marchèrent contre lui ; Tch’eng-kiao fut obligé de se donner la mort dans son camp ; ses partisans eurent la tête coupée et on exposa leurs corps, comme ceux des criminels, sur la place publique. Quant aux habitants de T’oen-lieou, on prit aussi contre eux des mesures de rigueur en les déportant à Lin-t’ao. — cette explication se fonde sur le commentaire de Tchang Cheou tsie ; il est à remarquer cependant que la mort de Tch’eng-kiao est annoncée deux fois : « Tch’eng-kiao. . . mourut à T’oen-lieou » ; « …le général était mort dans ses retranchements ». Aussi certains commentateurs ont-ils compris différemment la seconde de ces deux phrases ; ainsi Siu Fou-yuen (dans le Che ki p’ing lin qu’il aida Tch’en Tse-long à publier) veut que la phrase signifie : « Le général Pi mourut ». Pi aurait été le général en second ; à la mort de Tch’eng-kiao, il ne se soumit point et c’est pourquoi lui-même trouva la mort et on exposa les cadavres sur la place publique. Enfin l’annotation critique de l’édition de K’ien-long propose encore. une autre explication : Pi aurait été le général qui aurait châtié Tch’eng-kiao ; après l’avoir fait périr, il mourut lui-même.