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ŒUVRES EN PROSE

cablé de la façon la plus infâme sous le pesant fardeau dont les classes supérieures chargent ses épaules.

Je ne désire pas moins la réforme de ces maux (et de bien d’autres) que l’émancipation des Catholiques.

Peut-être serez-vous d’accord avec moi sur ces deux sujets.

Nous en venons maintenant à la méthode à suivre pour accomplir tout cela. Je suis d’accord avec les Quakers, en ce qu’ils désavouent la violence, et demandent le triomphe de leur cause entièrement, uniquement à sa vérité. Si vous êtes convaincus de la vérité de votre cause, confiez-vous entièrement à sa vérité ; si vous n’en êtes pas convaincus, abandonnez-la. En aucun cas ne recourez à la violence : pour aller à la liberté et au bonheur, on ne doit jamais transgresser les règles du bien et du juste. La liberté et le bonheur sont fondés sur la vertu et la justice ; détruire l’un, c’est détruire l’autre. Si malhonnêtement que puissent agir les autres, ce ne sera point une excuse pour vous que de suivre leur exemple ; il devrait plutôt vous servir d’avertissement contre le choix d’une méthode aussi mauvaise.

Comptez-y, ô Irlandais, votre cause ne sera point négligée. Je me complais dans l’espoir que les projets conçus pour votre bonheur et votre liberté aussi bien que pour le bonheur et la liberté de l’univers, ne resteront pas entièrement stériles.

Un moyen certain de les faire échouer, c’est, du côté des opprimés, d’employer la violence. Si vous