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Entre UNE DAME.

LA DAME. — La reine, Madame, désire la compagnie de Votre Altesse.

IMOGÈNE. — N’oubliez pas d’exécuter ces choses que je vous ai recommandées. — Je vais me rendre auprès de la reine.

PISANIO. — Vos ordres seront exécutés, Madame. (Ils sortent.)

SCÈNE IV.

ROME. — Un appartement dans la demeure de PUILARIO.

Entrent PHILARIO, IACHIMO, UN FRANÇAIS, UN HOLLANDAIS et UN ESPAGNOL.

IACHIMO. — Croyez-le, Seigneur, je l’ai vu en Bretagne : sa renommée était alors en croissance ; on s’attendait à le voir’donner les preuves de mérite qui depuis lui ont conquis son nom : mais à cette époque j’aurais pu le contempler sans ressentir le moindre besoin de l’admirer, quand bien même le catalogue de ses qualités aurait été affiché à son côté, et que j’aurais eu facilité de le parcourir article par article.

PHILARIO. — Vous parlez d’une époque où il était moins qu’aujourd’hui pourvu de tout ce qui le rend au moral comme au physique un homme accompli.

LE FRANÇAIS. — Je l’ai vu en Francé : nous avions là bien des personnes qui pouvaient regarder le soleil d’un œil aussi ferme que lui.

IACHIMO. — Cette affaire de son mariage avec la fille de son roi, affaire qui le fait apprécier au taux du mérite de sa femme plutôt qu’au taux du sien, lui donne une renommée, je n’en doute pas, fort au-dessus de sa valeur.

LE FRANÇAIS. — Et puis son bannissement....

IACHIMO. — Oui, et l’approbation de ceux qui sous les couleurs de la princesse pleurent ce lamentable divorce