pris ; alors entrent, s’élançant à sa rescousse, BELARIUS, GUIDERIUS et ARVIRAGUS.
BELARIUS. — Arrêtez, arrêtez ! Nous avons l’avantage du terrain ; le défilé est gardé : rien ne nous oblige à prendre la fuite, si ce n’est la lâcheté de nos craintes.
GUIDEHIUS et ARVIRAGUS. — Arrêtez, arrêtez ! et combattons !
CYMBELINE, et sortent. Puis rentrent LUCIUS, IMOGÈNE
et IACHIMO.LUCIUS. — Retire-toi des troupes, enfant, et sauve-toi ; car les amis tuent les amis, et le désordre est tel qu’on dirait une guerre à colin-maillard.
JACHIMO. — C’est le fait de leurs nouveaux renforts.
LUCIUS. — C’est une journée qui a singulièrement changé ; reprenons l’avantage bien vite, ou fuyons. (Ils sortent.)'
SCÈNE III.
LE SEIGNEUR. — Viens-lu de l’endroit où ils ont fait la résistance ?
POSTHUMUS. — J’en viens ; mais vous, il me semble, vous venez du côté des fuyards.
LE SEIGNEUR. — Oui.
POSTHUMUS. — Il n’y a pas à vous en blâmer, Seigneur, car tout était perdu si les cieux n’avaient pas combattu : le roi lui-même était coupé de ses ailes, et son armée était en déroute ; des Bretons on ne voyait que les dos, tous fuyaient à travers un étroit défilé ; l’ennemi plein d’ardeur, tirant la langue à force de tuer, ayant plus de besogne à faire que d’outils pour l’exécuter, frappait ceux-ci mortellement, ceux-là légèrement, tandis