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Varron. — Non Seigneur, je n’avais rien vu.

Claudius. — Ni moi, Seigneur.

Brutus. — Allez, et recommandez-moi à mon frère Cassius ; invitez-le à faire mettre ses troupes en marche de bonne heure, et nous le suivrons.

Varron et Claudius. — Cela sera fait, Seigneur. (Ils sortent.)



ACTE V.


Scène première.

La plaine de Philippes.


Entrent OCTAVE, ANTOINE, et leur armée.

Octave. — Eh bien, Antoine, voilà que notre espérance s’est réalisée : vous disiez que l’ennemi ne descendrait pas en plaine, mais qu’il resterait sur les collines et sur les hautes régions ; c’est le contraire qui arrive : leurs légions sont proches, et ils ont l’intention de nous défier ici à Philippes, nous répondant ainsi avant que nous les ayons questionnés.

Antoine. — Bah ! je suis dans leurs cœurs, et je sais pourquoi ils font cela : ils seraient fort contents d’aller visiter d’autres lieux ; ils descendent avec la vaillance des poltrons, pensant par cet étalage de bravoure nous forcer à croire qu’ils ont courage ; mais il n’en est pas ainsi,


Entre un messager.

Le messager. — Préparez-vous, généraux : l’ennemi