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SCÈNE II.

pistolet.

— Deviendrai-je un sire Pandarus de Troie, — moi qui porte l’acier au côté ? Que plutôt Lucifer nous emporte tous. —

nym.

Je ne me prêterai pas à une vile intrigue : reprenez votre intrigante lettre ; je veux maintenir la dignité de ma réputation.

falstaff, à Robin.

— Tiens, maraud, porte ces lettres prestement… — Vogue, comme ma chaloupe, vers ces parages d’or… — Vous, coquins, hors d’ici ! détalez. Évanouissez-vous comme la grêle, allez. — Rampez, traînez-vous, jouez des sabots, allez chercher un gîte ailleurs, décampez ! — Falstaff aura recours aux expédients du siècle ; — il vivra économiquement, coquins, à la française : un page galonné me suffira.

Il sort avec Robin.
pistolet.

— Que les vautours te déchirent les boyaux ! Il y a encore des dés pipés — assez pour duper riches et pauvres. — J’aurai en poche de bons testons, quand toi tu manqueras de tout, — vil Turc de Phrygie.

nym.

J’ai en tête une opération qui sera une manière de vengeance.

pistolet.

Tu veux te venger ?

nym.

Oui, par le firmament et son étoile !

pistolet.

Par la ruse ou par l’acier ?

nym.

Des deux manières. Je vais révéler à Page cette intrigue d’amour.