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NOTES.

slender.

Ma mariée ? Tudieu ! je crois qu’il n’y a jamais eu d’homme au monde contrarié comme moi par la fortune. Pardieu ! je pourrais pleurer de rage.

page.

Et qu’y a-t-il donc, fils Slender ?

slender.

Fils Slender ! ah ! pardieu ! je ne suis pas votre fils.

page.

Non ! comment ça ?

slender.

Dieu me pardonne ! c’est un garçon que j’ai épousé !

page.

Comment ! un garçon ! Vous vous êtes donc mépris sur la consigne ?

slender.

Non. Car je suis allé à celle en rouge, comme vous me l’aviez dit, et j’ai crié motus ! et elle a crié budget, aussi distinctement qu’on pût l’entendre, et c’est lui que j’ai épousé.

sir hugh.

— Doux Jeshus ! Maître Slender, y voyez-vous assez peu clair pour épouser des garçons !

page.

— Oh ! je suis vexé dans l’âme. Que ferai-je ?

Entrent Fenton et Anne Page.
mistress page.

— Voici venir l’homme qui nous a trompés tous — Eh bien, ma fille, où avez-vous été ?

anne.

— À l’église, ma foi !

page.

À l’église ! et qu’avez-vous fait là ?

fenton.

— Elle m’a épousé… Allons, monsieur, ne vous emportez pas. — La chose est faite, monsieur, et ne peut être défaite.

gué.

— Voyons, maître Page, ne vous échauffez pas. — Elle a fait son choix là où était fixé son cœur. — À quoi bon vous emporter ou vous affecter ?

falstaff.

— Je suis bien aise de voir que votre flèche a dévié.

mistress gué.

— Allons, mistress Page, je serai franche avec vous, — et ce serait dommage de séparer des amours qui sont aussi sincères.

mistress page.

— Quoique j’aie échoué dans mes intentions, — je suis bien aise que le plan de mon mari ait été déjoué. — Tenez, maître Fenton, prenez-la, et que Dieu vous tienne en joie.