Instruis-nous, instruis-nous ; parle-nous de lui.
Eh bien, monsieur, cet homme est par moments une espèce de puritain.
Oh ! si je croyais ça, je le battrais comme un chien.
Quoi ! s’il était puritain ! quelle exquise raison as-tu pour ça, chevalier ?
Je n’ai pas pour cela de raison exquise, mais j’ai des raisons suffisantes.
C’est un diable de puritain, ou à coup sûr ce n’est rien moins qu’un homme accommodant ; un âne plein d’affectation qui, sans étude, sait la société par cœur, et débite ses maximes par grandes gerbes ; tout féru de lui-même, et se croyant tellement bourré de perfections qu’il est fermement convaincu qu’on ne peut le voir sans l’aimer ; c’est dans ce travers même que ma vengeance va trouver un notable sujet de s’exercer.
Que vas-tu faire ?
Je vais laisser tomber sur son chemin une mystérieuse lettre d’amour, dans laquelle il se croira très-clairement désigné par des allusions à la couleur de sa barbe, à la forme de sa jambe, à sa tournure, à l’expression de ses yeux, de son front, de sa physionomie. Mon écriture ressemble fort à celle de madame, votre nièce ; sur un sujet oublié nous pourrions à peine les distinguer.
Excellent ! je flaire la farce.