Un duc, aussi noble de cœur — que de nom.
Quel est son nom ?
Orsino.
— Orsino ! je l’ai entendu nommer par mon père. — Il était célibataire alors.
Et il l’est encore, — ou l’était tout dernièrement ; car il n’y a pas un mois — que j’ai quitté le pays ; et c’était alors — un bruit tout frais (vous savez, les petits veulent toujours jaser — des faits et gestes des grands) qu’il recherchait — l’amour de la belle Olivia.
Qui est-elle ?
— Une vertueuse vierge, la fille d’un comte, — mort il y a quelques années, la laissant — sous la protection d’un fils, son frère, — qui est mort tout récemment ; et c’est par amour pour ce frère — qu’elle a abjuré, dit-on, la société — et la vue des hommes.
Oh ! je voudrais entrer au service de cette dame, — et que mon rang restât inconnu du monde — jusqu’au moment où j’aurais mûri mon dessein !
Cela serait malaisé à obtenir ; — car elle ne veut écouter aucune proposition, — non, pas même celle du duc.
— Tu as une bonne figure, capitaine ; — et, bien que souvent la nature revête le vice — de beaux dehors, je crois que toi — tu as une âme d’accord — avec ta bonne