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SCÈNE IV.

mistress page.

Vraiment, à mon idée, vous ne paraissez pas bien.

mistress gué.

Soit, pourtant je répète que je pourrais prouver le contraire, Oh ! mistress Page, donnez-moi un conseil.

mistress page.

De quoi s’agit-il, ma chère ?

mistress gué.

Ah ! ma chère, sans une bagatelle de scrupule, quel honneur je pourrais obtenir !

mistress page.

Au diable la bagatelle, ma chère, et prenez l’honneur… De quoi s’agit-il ? Ne vous préoccupez pas des bagatelles. De quoi s’agit-il ?

mistress gué.

Si seulement je voulais aller en enfer pour un moment ou deux d’éternité, je pourrais être promue à l’honneur de la chevalerie.

mistress page.

Bah ! quel conte !… Sir Alice Gué ! Cet honneur-là deviendra banal ; crois-moi, tu feras mieux de ne pas changer de qualité.

mistress gué.

Nous brûlons pour rien la lumière du jour… Tiens, lis, lis… Tu verras comment je pourrais être promue à l’honneur de la chevalerie… (8)

Elle remet une lettre à mistress Page.

J’aurai la plus mauvaise opinion des gros hommes, tant que mes yeux pourront distinguer un homme d’un autre. Et pourtant celui-ci ne jurait pas, il louait la modestie chez les femmes, et il blâmait toute inconvenance en termes si sages et si édifiants que j’aurais juré que ses sentiments étaient conformes à ses paroles ; mais ils ne sont pas plus d’accord que le centième psaume ne