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EXTRAIT DES MÉMOIRES DE CAVENDISH.

quoi je m’adressai d’abord à vous, milord de Cantorbéry, comme à notre métropolitain, pour vous demander licence de mettre cette affaire en question, et je m’adressai de même à vous tous, milords ; et chacun de vous a acquiescé à ma requête par un écrit scellé de son sceau, que je puis montrer ici.

— Sous le bon plaisir de Votre Altesse, dit l’évêque de Cantorbéry, c’est la vérité, et je ne doute pas que tous mes frères ici présents n’affirment la même chose.

— Non, monsieur, pas moi, dit l’évêque de Rochester, vous n’avez pas eu mon consentement.

— Non, dit le roi, en vérité ? n’est-ce pas là votre signature et votre sceau ?

Et le roi montra à l’évêque l’instrument revêtu de son sceau.

— Non, ma foi, Sire, dit l’évêque de Rochester, ce n’est ni ma signature ni mon sceau !

Sur quoi le roi dit à milord de Cantorbéry :

— Monsieur, qu’en dites-vous ? n’est-ce pas là sa signature et son sceau ?

— Oui, Sire, dit milord de Cantorbéry.

— Cela n’est pas, dit l’évêque de Rochester ; car en vérité vous me pressiez de vous donner ma signature et mon sceau, comme l’avaient fait les autres lords ; mais je vous déclarai alors que je ne consentirais jamais à un tel acte, puisqu’il était contraire à ma conscience. Jamais, Dieu m’en soit témoin, ma signature et mon sceau n’ont été apposés à un pareil instrument.

— Vous dites vrai, dit l’évêque de Cantorbéry ; vous m’avez parlé ainsi ; mais à la fin, vous vous êtes laissé convaincre, et vous avez consenti à ce que moi-