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IIe ET IIIe PARTIE DE HENRY VI. — HENRY VIII.

— Ma foi, monsieur, fis-je, il est plus de huit heures du matin.

— Huit heures ! dit-il, cela ne peut être.

» Et il répéta plusieurs fois : — Huit heures ! huit heures !

— Non, non, reprit-il enfin, il ne peut être huit heures, car c’est à huit heures que vous perdrez votre maître, et le moment approche où je dois quitter ce monde. » — Cavendish.

(71) « Ce cardinal était d’humeur hautaine, car il se considérait comme égal aux princes, et par d’artificieuses extorsions, il avait acquis d’innombrables trésors ; il ne se faisait pas un scrupule de la simonie ; il était sans pitié, et entêté de sa propre opinion : en face de l’évidence, il mentait et disait le faux, et était double et dans son langage et dans ses actes. Il promettait beaucoup et tenait peu ; il était vicieux de sa personne et donnait au clergé un mauvais exemple. » — Holinshed.

(72) « Ce cardinal (ainsi que le décrit Edmond Campion dans son Histoire d’Irlande) était assurément né pour l’honneur. Il était excessivement sagace, disert, élevé d’esprit, plein de rancune, vicieux de sa personne, hautain pour ses ennemis, quelque puissants qu’ils fussent ; mais pour ceux qui recherchaient son amitié, merveilleusement courtois ; savant mûri, esclave des passions, bercé par la flatterie, insatiable pour acquérir, et princier pour donner : témoin les deux colléges d’Ipswich et d’Oxford, l’un abattu par sa chute, l’autre inachevé et pourtant, tel qu’il est, comme maison d’éducation, incomparable dans la chrétienté. — Holinshed.

(73) « Alors, s’apercevant qu’elle devenait très-faible et sentant la mort approcher, elle fit écrire par une de ses femmes une lettre au roi, lui recommandant sa fille et le conjurant d’être pour elle un bon père ; en outre, elle lui demandait d’avoir quelque considération pour les femmes qui l’avaient servie et de les bien marier ; enfin elle le priait de vouloir bien faire payer à ses gens le salaire qui leur était dû et une année de gages en sus. » — Holinshed.

(74) Tout cet épisode, dont Cranmer est le héros et qui a si peu de rapport avec le reste du drame, est extrait d’un livre que Shakespeare n’a jamais consulté, remarquons-le, pour aucune de ses œuvres : — Les actes et monuments des martyrs chrétiens, publiés par Fox en 1563. Voici le récit mis ici à contribution :