Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/447

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
443
NOTES.

sive qu’il en fut décontenancé et qu’il arriva tout chancelant : et c’est ainsi qu’il fut tué sans être coupable. Quant au perfide apprenti, il ne vécut pas longtemps impuni ; car, ayant été convaincu de félonie en cour d’assises, il fut condammé à être pendu, et exécuté à Tyburn. » — Holinshed.

(16) Dans cette fin de scène, Shakespeare a développé admirablement le court dialogue du drame original. Jugez-en :

Sortent Homphroy et ses gens.
éléonore.

— Donc, il est parti ! le noble Glocester est parti ! — Et maintenant le duc Homphroy m’abandonne, lui aussi ! — Quittons donc la belle Angleterre. — Viens, Stanley, viens, retirons-nous vite.

stanley.

— Madame, allons dans quelque maison voisine, — où vous puissiez vous changer avant de partir.

éléonore.

— Ah ! bon sir John, je ne puis cacher ma honte, — ni m’en défaire en rejetant ce linceul. — Mais viens, partons. Maître shériff, adieu. — Tu as rempli ton office comme tu le devais.

Tous sortent.

(17) « Bien que le duc de Glocester répondît suffisamment à toutes les accusations élevées contre lui, pourtant, comme sa mort était chose décidée, le raisonnement ne lui servait guère, et sa loyauté lui était de peu de secours. Mais il était lui-même exempt de toute inquiétude, ne croyant ni qu’on pût le faire mourir, ni qu’on pût le condamner à mort : tant était grande sa confiance dans sa profonde loyauté et dans une justice impartiale. Mais ses ennemis mortels, craignant que quelque tumulte ou quelque émeute n’éclatât, si un prince aussi aimé du peuple était publiquement exécuté et mis à mort, décidèrent de le détruire par la ruse, sans qu’il fût instruit ni averti de rien. Aussi, pour l’accomplissement de leurs desseins, un parlement fut convoqué à Bury, où se rendirent tous les pairs du royaume, et, entre autres, le duc de Glocester. Et, le second jour de la session, le dit duc fut arrêté par lord Beauchamp, alors connétable d’Angleterre, par le duc de Buckingham et par d’autres, puis mis en prison ; tous ses gens furent éloignés de lui, et trente-deux des principaux de sa maison furent envoyés dans diverses prisons, à la grande surprise du commun peuple. La nuit qui suivit son emprisonnement, le duc fut trouvé mort dans son lit, et son corps montré aux lords et aux communes. On donnait a entendre qu’il était mort d’une para-