— Nuit noire, nuit redoutable, nuit silencieuse, — qui sers de masque à la bande infernale des furies, — je te somme de m’envoyer du lac du Cocyte — l’esprit Ascalon : qu’il arrive, — en perçant les entrailles du centre de la terre, — et qu’il soit ici en un clin d’œil. — Ascalon, monte, monte.
— Maintenant, Bolingbroke, que veux-tu de moi ?
— D’abord le roi. Qu’adviendra-t-il de lui ?
— Le duc vit encore qui déposera Henry ; — mais il lui survivra et mourra de mort violente.
— Quel est le sort qui attend le duc de Suffolk ?
— Par l’eau il périra et trouvera sa fin.
— Qu’adviendra-t-il au duc de Somerset !
— Qu’il évite les châteaux : — il sera plus en sûreté sur les plaines sablonneuses que là où se dressent les châteaux. — Maintenant ne me questionne plus, car il faut que je m’en retourne.
— Descends donc dans le marais maudit — où Pluton trône en son char de feu, — parcourant, au milieu des fumées qu’exhalent les roussis et les calcinés, — cette route de Dité qui longe la rivière Styx ! — Va là hurler et brûler à jamais dans les flammes. — Lève-toi, Jourdain, lève-toi, et suspends tes incantations. — Sangdieu ! nous sommes trahis.
— Allons, mes maîtres, mettez la main sur eux, et garrottez-les solidement. — Cette fois nous avons fait bonne surveillance… Quoi ! madame, vous ici ! — Ah ! vous complotez une trahison avec des sorciers : — voilà qui va faire grand honneur à votre mari. — Le roi aura avis de cela.
— Voyez donc, milord, ce que le diable a écrit là.