Milord l’archevêque. — Il est là depuis une demi-heure à attendre vos ordres.
— Qu’il entre.
Votre Grâce peut entrer maintenant.
— Mon bon lord archevêque, je suis bien fâché — d’être assis ici en ce moment, et de voir — ce fauteuil rester vide. Mais nous sommes tous des hommes, — fragiles de notre nature, ayant les faiblesses — de notre chair. Bien peu sont des anges. Par suite de cette fragilité, — de ce manque de sagesse, vous, qui pouviez nous donner les meilleures leçons, — vous avez offensé gravement, — le roi d’abord, puis les lois, en remplissant — le royaume entier, par vos prédications et celles de vos chapelains — (car nous sommes bien informés), d’opinions nouvelles, — étranges et dangereuses, lesquelles sont des hérésies — et, non réformées, peuvent devenir pernicieuses.
— Et cette réforme doit être prompte, — mes nobles lords ; car ceux qui domptent les chevaux fougueux — ne les mènent pas à la main pour les adoucir ; — ils leur bâillonnent la bouche avec un mors inflexible, et les éperonnent — jusqu’à ce qu’ils obéissent. Si nous souffrons, — par notre complaisance, par une pitié puérile — pour la dignité d’un homme, que cette maladie contagieuse se propage, — adieu tous les remèdes ! Et quelles en seront les conséquences ? — Des commotions, des bouleversements, la corruption générale — de l’État tout entier : témoin la coûteuse leçon — infligée récemment à