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HENRY VIII.

cil ? — C’est son aspect terrible. Tout n’est pas bien.

le roi henry.

— Eh bien, milord ! vous désirez savoir — pourquoi je vous ai envoyé chercher ?

cramer, s’agenouillant.

C’est mon devoir — d’être aux ordres de Votre Altesse.

le roi henry.

Relevez-vous, je vous prie, — mon bon et gracieux lord de Cantorbéry. — Venez ; vous et moi, il faut que nous fassions un tour ensemble. — J’ai des nouvelles à vous dire. Allons, allons, donnez-moi votre main. — Ah ! mon bon lord, je vous parle avec tristesse, — et je suis fort chagrin de ce que j’ai à dire. — J’ai, bien à contre-cœur, entendu dernièrement — beaucoup de plaintes fort graves, milord, je dis — fort graves, sur votre compte. Après considération, — nous et notre conseil nous avons décidé — que ce matin vous paraîtriez devant nous. En outre, — pour pouvoir vous laver pleinement — des charges auxquelles vous aurez à répondre, il faut — qu’avant l’instruction du procès vous fassiez appel — à votre patience et que vous vous résigniez — à faire votre résidence de la Tour. Envers un collègue comme vous, — il convient que nous procédions ainsi ; autrement, aucun témoin — n’oserait se présenter contre vous.

cranmer.

Je remercie humblement Votre Altesse ; — et je saisis avec une véritable joie cette excellente occasion — d’être passé au crible, en sorte que le bon grain — soit séparé en moi de l’ivraie ; car, je le sais, — personne n’est en butte aux langues calomnieuses — plus que moi, pauvre homme.

le roi henry.

Relève-toi, bon Cantorbéry ; — ta loyauté et ton intégrité sont enracinées — en nous, ton ami. Donne-moi la main, relève-toi. — Promenons-nous, je te prie. Çà, par