Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 13.djvu/269

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
265
SCÈNE XII.

conclu, par un caprice sensuel, en dépit de l’honneur, — de la grandeur et de la sécurité de notre pays.

bonne.

— Cher frère, comment pourrais-tu mieux venger Bonne, — qu’en secourant cette reine en détresse ?

la reine marguerite.

— Cher frère, comment le pauvre Henry pourrait-il vivre, — si vous ne l’arrachez à l’affreux désespoir ?

bonne.

— Ma cause et celle de la reine d’Angleterre n’en font qu’une.

warwick.

— Et la mienne, belle madame Bonne, se confond avec la vôtre.

le roi louis, à Warwick.

— Et la mienne avec la tienne, avec celle de Bonne, avec celle de Marguerite. — Enfin donc, j’y suis fermement résolu, — vous aurez mon aide.

la reine marguerite.

— Laissez-moi vous en rendre humblement grâces.

le roi louis.

— Donc, courrier d’Angleterre, retourne vite — dire au fourbe Édouard, ton roi supposé, — que Louis de France va lui envoyer des masques — pour entrer en danse avec lui et sa nouvelle épousée : — tu vois ce qui s’est passé, fais trembler le roi en le lui redisant.

bonne.

— Dis-lui que, dans l’espoir de son veuvage prochain, — je porterai à son intention la guirlande de saule.

la reine marguerite.

— Dis-lui que mes habits de deuil sont mis de côté, — et que je suis prête a revêtir mon armure.

warwick.

— Dis-lui de ma part qu’il m’a fait un affront, — et