discours, — tu ne nous aies pas dit comment Henry VI a perdu — tout ce que Henry V avait gagné ? — Cela eût fait sourire ces pairs de France, il me semble. — Mais passons… Vous étalez une généalogie — de soixante-deux ans : intervalle bien chétif — pour établir la prescription en matière de royauté.
— Ah ! Warwick, peux-tu parler ainsi contre ton suzerain — à qui tu as obéi pendant trente-six ans, — sans dénoncer ta trahison par ta rougeur ?
— Et Oxford peut-il, lui qui a toujours défendu le droit, — couvrir ainsi le mensonge d’une généalogie ? — Par pudeur, laisse là Henry, et reconnais Édouard pour roi.
— Reconnaître pour mon roi celui qui par une sentence inique — a fait périr mon frère aîné, — lord Aubrey Vere… Que dis-je ? qui a fait périr mon père — au déclin d’une vie déjà bien avancée, — alors même que la nature l’amenait au seuil de la mort ! — Non, Warwick, non. Tant que la vie soutiendra ce bras, — ce bras soutiendra la maison de Lancastre.
— Et moi la maison d’York.
— Reine Marguerite, prince Édouard, et vous, Oxford, — veuillez, à notre requête, vous retirer à l’écart, — pendant que je prolongerai l’entretien avec Warwick.
— Dieu veuille que les paroles de Warwick ne l’ensorcellent pas !
— Maintenant, Warwick, dis-moi, en conscience, —