pris nos forts, — et nous a renvoyé en haillons nos soldats blessés. — Le princier Warwick et tous les Névils, — dont jamais les redoutables épées ne furent tirées en vain, — en haine de toi courent aux armes ; — et maintenant la maison d’York, rejetée du trône — par le meurtre infâme d’un roi innocent — et par une tyrannie altière, insolente et usurpatrice, — brûle des feux de la vengeance ; et déjà ses drapeaux pleins d’espoir — arborent un soleil à demi voilé, qui s’efforce de resplendir — et sous lequel est écrit Invitis nubibus. — Ici même, dans le Kent, le peuple est en armes. — Pour conclure, l’opprobre et la misère — sont entrées dans le palais de notre roi, — et tout cela par ta faute… Allons ! emmenez-le.
— Oh ! que ne suis-je un Dieu, pour lancer la foudre — sur ces manants misérables, serviles et abjects ! — La moindre chose enorgueillit l’homme infime : ce drôle que voici, — parce qu’il est capitaine d’une pinasse, a le verbe plus menaçant — que Bargulus, le fameux pirate d’Illyrie. (25) — Les frelons ne sucent pas le sang des aigles, mais pillent les ruches des abeilles. — Il est impossible que je sois mis à mort — par un vassal aussi bas que toi. — Tes paroles émeuvent en moi la rage et non la frayeur. — Je vais en France avec un message de la reine ; — je te somme de me mener sain et sauf de l’autre côté du détroit…
— Walter !
Viens, Suffolk, je vais te faire voguer à la mort.
— Penegelidos timor occupât artus… C’est toi que je crains.
— Tu auras sujet de me craindre avant que je te quitte.