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perdurablement avec lui et son dit royaume vraie, entière et parfaite paix.

Après laquelle proposition finie, tous se partirent les ambassadeurs français dessus nommés, et furent grandement reçus au dîner avec le roi. Après ce, le dit roi, en un autre certain jour, fit faire réponse aux dits ambassadeurs sur leur dite proposition par l’archevêque de Cantorbie[1]. Lequel archevêque de Cantorbie fut assez aigrement repris par celui de Bourges, où il était besoin, en lui disant : « Je n’ai pas ainsi dit, mais j’ai dit ainsi, et par telle manière. » En la fin de ladite réponse, fut conclu par le roi d’Angleterre et son grand conseil que, si le roi de France ne lui donnait, avec sa fille à mariage, les duchés d’Aquitaine, de Normandie, d’Anjou et de Touraine, les comtés de Poitou, du Mans et de Ponthieu, et toutes les autres choses jadis appartenant héritablement aux rois d’Angleterre ses prédécesseurs, il ne se désisterait pas de son voyage, entreprise et armée, mais détruirait de tout en tout à son pouvoir le royaume et le roi de France son adversaire et détenteur d’iceux pays injustement, et que par épée il recouvrerait toutes ces choses, et lui ôterait la couronne du dit royaume s’il pouvait. Le roi de sa propre bouche avoua le dit archevêque de Cantorbie, et dit qu’ainsi le ferait par la permission de Dieu.

Comment le roi Henri vint à Hantonne ; de la conspiration faite contre lui par ses gens ; du siége qui fut mis à Harfleur et de la reddition d’icelle ville.

Le dit roi d’Angleterre venu au port de Hantonne, avec tout son exercite, prêt pour passer la mer et venir

  1. L’archevêque de Cantorbéry.