— Il est notoire que je possède déjà — plus de la moitié du territoire français — et que j’y suis honoré comme roi légitime. — Vais-je donc, pour obtenir la portion non conquise, — abdiquer ma prérogative — au point de ne régir le tout qu’en qualité de vice-roi ? — Non, seigneur ambassadeur ; j’aime mieux garder — ce que j’ai que perdre, en convoitant le surplus, — la chance de ravoir tout.
— Insolent Charles ! tu as par de secrètes menées — provoqué une intercession pour obtenir la paix ; — et, maintenant que les choses en viennent à un compromis, — tu te retranches dans un ambitieux raisonnement ! — Accepte le titre que tu usurpes, — comme un bénéfice que te confère notre roi, — et non plus comme un droit revendiqué par toi ; — sinon, nous te persécuterons par une guerre incessante.
— Monseigneur, vous vous obstinez à tort — à discuter la teneur de ce contrat. — Une fois cette occasion perdue, je parie dix contre un — que nous ne retrouverons pas la pareille.
— À parler franchement, c’est votre devoir — de préserver vos sujets de ces massacres — et de ces exterminations atroces qui sont provoquées chaque jour — par la poursuite des hostilités ; — acceptez donc cette trêve, — quitte à la rompre quand il vous plaira.
— Que dis-tu, Charles ? Nos conditions tiennent-elles ?
Elles tiendront : — sous cette seule réserve que vous