Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1873, tome 12.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

roses sanglantes — et soutenir que j’ai dit vrai, — alors que le fourbe Plantagenet n’osera pas se montrer.

plantagenet.

— Eh bien, par la fleur virginale que je tiens à la main, — je te méprise toi et ton insigne, revêche enfant.

suffolk.

— Ne tourne pas ton mépris de ce côté, Plantagenet.

plantagenet.

— Si fait, orgueilleux Poole, je vous méprise tous deux, lui et toi.

suffolk.

— Ce mépris, je te le rejetterai à la gorge.

somerset.

— Assez, assez, cher William de la Poole ! — nous faisons trop d’honneur à ce manant, en conversant avec lui.

warwick.

— Ah ! pardieu, tu lui fais injure, Somerset. — Son grand-père était Lionel, duc de Clarence, — troisième fils du troisième Édouard, roi d’Angleterre. — Sort-il des manants sans blason d’une aussi noble souche ?

plantagenet.

— Il se prévaut du privilége de ce lieu ; — autrement, dans la lâcheté de son cœur, il n’eût pas osé parler ainsi.

somerset.

— Par celui qui m’a créé, je soutiendrai mes paroles — sur n’importe quel terrain de la chrétienté. — Ton père, Richard, comte de Cambridge, — n’a-t-il pas été exécuté pour trahison du temps de notre feu roi ? — Et, par sa trahison, ne demeures-tu pas flétri, — dégradé et déchu de ton ancienne noblesse ? — Son crime vit toujours infâme dans ton sang ; — et, jusqu’à ce que tu sois réhabilité, tu n’es qu’un manant.