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SCÈNE XXIV.

régane.

— Jamais je ne pourrai la souffrir. Mon cher seigneur, — ne soyez pas familier avec elle.

edmond.

Ne craignez rien. — Elle et le duc son mari…


Entrent Albany, Goneril et des soldats.
goneril, à part.

— J’aimerais mieux perdre la bataille que voir cette sœur — le détacher de moi.

albany, à Régane.

— Charmé de rencontrer notre bien-aimée sœur.

À Edmond.

— Messire, voici ce que j’apprends : le roi a rejoint sa fille — avec d’autres que les rigueurs de notre gouvernement — ont forcés à la révolte (77). Je n’ai jamais été vaillant, — lorsque je n’ai pu l’être honnêtement. En cette affaire, — si nous nous émouvons, c’est parce que la France envahit notre pays, — mais non parce qu’elle soutient le roi, et tant d’autres qui, je le crains, — ont, pour nous combattre, de trop justes et trop douloureux griefs.

edmond, d’un ton ironique.

— Messire, vous parlez noblement !

régane.

Et à quoi bon raisonner ainsi ?

goneril.

— Combinons toutes nos forces contre l’ennemi ; ces querelles domestiques et personnelles ne sont pas la question ici.

albany.

Déterminons — avec les vétérans notre plan de bataille.

edmond.

— Je vais vous retrouver immédiatement à votre tente (78).