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SCÈNE IX.

dre, — ou j’irai à leur porte battre le tambour, — jusqu’à ce que mes cris tuent leur sommeil !

glocester

— Je voudrais tout arranger entre vous.

Il sort.
lear.

— Oh ! mon cœur !… mon cœur se soulève !… Allons, à bas ! —

le fou.

Crie-lui, m’n oncle, ce que la ménagère criait aux anguilles, au moment où elle les mettait toutes vives dans la pâte. Elle leur frappait la tête avec une baguette en criant : « À bas, coquines, à bas ! » C’est le frère de celle-là qui, par pure bonté pour son cheval, lui beurrait son foin.


Entrent Cornouailles, Régane, Glocester et leur suite.
lear.

— Bonjour à tous deux.

cornouailles.

Salut à Votre Grâce !

On met Kent en liberté.
régane.

— Je suis heureuse de voir Votre Altesse.

lear.

— Je le crois, Régane, je sais que de raisons — j’ai pour le croire. Si tu n’en étais pas heureuse, — je divorcerais avec la tombe de ta mère, — sépulcre d’une adultère.

À Kent.

Ah ! vous voilà libre ! — Nous parlerons de cela dans un autre moment… Bien-aimée Régane, — ta sœur est une méchante… Ô Régane, elle a attaché — ici, comme un vautour, sa dévorante ingratitude.

Il met la main sur son cœur.