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SCÈNE XIV.

génération ne reverra sans doute pas — flotter leurs bannières.

coriolan.

Avez-vous vu Aufidius ?

lartius.

— Il est venu me trouver avec un sauf-conduit, et a déblatéré — contre les Volsques, pour avoir si lâchement — cédé leur ville : il s’est retiré à Antium.

coriolan.

— A-t-il parlé de moi ?

lartius.

Oui, monseigneur.

coriolan.

Qu’a-t-il dit ?

lartius.

— Que vous vous étiez souvent mesurés glaive à glaive ; — que votre personne est ce qu’au monde — il abhorre le plus ; que volontiers il engagerait sa fortune — dans un hasard désespéré, pour pouvoir — se dire votre vainqueur !

coriolan.

C’est à Antium qu’il s’est fixé ?

lartius.

À Antium.

coriolan.

— Je voudrais avoir une occasion d’aller l’y chercher — pour affronter sa haine.

À Lartius.

Soyez le bienvenu.


Entrent Sicinius et Brutus.
coriolan.

— Regardez ! voici les tribuns du peuple, — les bouches de la voix populaire. Je les méprise ; — car ils se drapent dans une autorité — qui défie toute noble patience.