— Il paraît que vous ce l’aimiez pas, puisque vous vous défaites de ce gage : — elle est morte, sans doute ?
Non pas, je crois qu’elle vit.
— Hélas !
Pourquoi cries-tu : hélas ?
— Je ne puis m’empêcher de la plaindre.
Pourquoi la plains-tu ?
— Parce qu’elle vous aimait, je crois, autant — que vous aimez voire madame Silvia. — Elle songe à celui qui a oublié son amour, — et vous raffolez de celle qui ne se soucie pas du vôtre. — C’est dommage de voir tant d’amour contrarié ; — et y penser me fait crier : hélas !
— Allons ! donne-lui cet anneau, et en même temps — cette lettre.
Voilà sa chambre. Dis à madame — que je réclame son divin portrait promis par elle. — Ton message terminé, reviens vite à ma chambre — où tu me retrouveras, triste et solitaire.
— Combien de femmes se chargeraient d’un pareil message ? — Hélas, pauvre Protée ! tu as pris — un renard pour berger de tes brebis, — Hélas, pauvre folle !