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HENRY IV.

peux pas découvrir le vacarme de Sournois quelque part ; mistress Troue-Drap voudrait entendre un peu de musique. Dépêche-toi. La pièce où ils ont soupé est trop chaude ; ils vont venir à l’instant.

deuxième garçon.

Ha ! le prince et maître Poins seront ici tout à l’heure ; et ils mettront deux de nos jaquettes et de nos tabliers ; et il ne faut pas que sir John le sache : Bardolphe est venu le dire.

premier garçon.

Par la messe ! voilà une fameuse niche : ça va être une excellente farce.

deuxième garçon.

Je vais voir si je puis trouver Sournois.

Il sort.


Entrent l’Hotesse et Dorothée Troue-Drap.
l’hôtesse.

Ma foi, cher cœur, il me semble que vous êtes dans une excellente tempéralité ; votre poulsation bat aussi extraordinairement que le cœur peut le désirer ; et votre teint, je vous assure, est aussi rouge qu’une rose, en bonne vérité, là ! Mais, ma foi, vous avez bu trop de Canarie ; c’est un vin merveilleusement pénétrant, et qui vous parfume le sang avant qu’on puisse dire : Qu’est-ce donc ? Comment vous trouvez-vous ?

dorothée.

Mieux que tout à l’heure… Hem !

l’hôtesse.

Allons, à merveille ! Un bon cœur vaut de l’or… Tenez, voici sir John.


Entre Falstaff, chantant.
falstaff.
Quand Arthur parut à la cour,

Videz le pot de chambre.

C’était un digne roi.
Le garçon sort.

Comment va mistress Doll ?