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SCÈNE XI.

dans les ténèbres, — et que (je l’en ai bien prévenu) notre tête-à-tête doit être fort court ; car je lui ai fait savoir — que je serai accompagnée d’une servante — qui m’attendra, persuadée — que je viens pour mon frère.

le duc.

C’est bien arrangé. — Je n’ai pas encore dit à Marianne — un seul mot de ceci.

Appelant.

Holà !… M’entendez-vous ? — revenez !


Rentre Marianne.
le duc, présentant Isabelle à Marianne.

— Veuillez, je vous prie, lier connaissance avec cette jeune fille, — elle vient pour vous être utile.

isabelle.

Tel est mon désir.

le duc, à Marianne.

— Êtes-vous persuadée que je vous veux du bien ?

marianne.

— Oui, bon frère, j’en suis sûre : je le sais par expérience.

le duc.

— Prenez donc cette compagne par la main : — elle a une confidence toute prête pour votre oreille. — Je vous attendrai, mais faites vite : — les vapeurs de la nuit approchent.

marianne, à Isabelle.

Voulez-vous faire un tour ?

Marianne et Isabelle sortent.
le duc.

— Ô puissance ! ô grandeur ! des millions d’yeux louches — sont fixés sur toi ! des volumes de rapports, — chargés de commentaires faux et contradictoires, roulent — sur