Morbleu ! monsieur, il a offensé la loi, et nous le soupçonnons aussi, monsieur, d’être un voleur, monsieur. Car nous avons trouvé sur lui, monsieur, une fausse clé étrange que nous avons envoyée au lieutenant.
— Fi, drôle ! ruffian, ignoble ruffian ! — Le mal que tu fais faire — est donc ta ressource pour vivre ? Songes-tu à ce que c’est — que de bourrer une panse et de vêtir une échine — du produit de ce vice immonde ? Dis-toi : — de leur abominable et bestial attouchement, — je bois, je mange, je m’habille, et je vis ! — Crois-tu que ce soit vivre que de devoir le vivre — à une chose si infecte ? Va, réforme-toi, réforme-toi. —
En effet, monsieur, elle infecte quelque peu ; mais pourtant, monsieur, je vous prouverai…
— Ah ! si le diable te fournit des preuves pour excuser le péché, — c’est bien la preuve que tu seras des siens… Officier, emmenez-le en prison ; — la correction et l’instruction devront être mises en œuvre, — avant que cette brute s’amende.
Il doit comparoir devant le lieutenant, monsieur : il lui a déjà donné une semonce. Le lieutenant ne saurait tolérer un putassier. S’il est souteneur de putains et qu’il comparaisse devant lui, autant vaudrait pour lui faire une commission à un mille de céans.
— Plût au ciel que nous fussions tous ce que quelques-uns veulent paraître, — exempts de vices, ou du moins dans le vice exempts d’hypocrisie !