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SCÈNE XXIII.

La Veuve revient accompagnée d’Hélène.
LE ROI.

Est-ce qu’il n’y a pas un exorciste — qui fausse la fonction légitime de mes yeux ? — Ce que je vois est-il réel ?

HÉLÈNE.

Non, mon bon seigneur. — Vous ne voyez que l’ombre d’une épouse : le nom, mais pas l’être.

BERTRAND.

Si tous deux ! tous deux ! oh ! pardon !

HÉLÈNE.

— Ô mon cher seigneur, quand j’étais comme cette jeune fille, — je vous ai trouvé merveilleusement tendre… Voici votre anneau, — et, tenez, voici aussi votre lettre où il est dit : — Quand tu auras obtenu l’anneau que je porte à mon doigt, — et que tu auras de moi un enfant, etc. Tout cela est arrivé : — voulez-vous être à moi, maintenant que vous êtes doublement conquis ?

BERTRAND.

— Si elle peut m’expliquer cela clairement, — je l’aimerai chèrement toujours, toujours chèrement.

HÉLÈNE.

— Si ce que je dis ne vous est pas démontré avec la clarté de l’évidence, — qu’un divorce mortel s’interpose entre vous et moi !

À la Comtesse.

— Oh ! ma chère mère, est-ce bien vous que je revois ! —

LAFEU.

Mes yeux sentent les oignons ; je vais pleurer tout à l’heure.

À Paroles.

Mon cher Tom Tambour, prête-moi ton mouchoir… C’est cela, je te remercie. Viens me voir ; tu m’amuseras. Surtout laisse-là tes cérémonies ; elles font pitié.