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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.

LA COMTESSE.

Y a-t-il cela dans la lettre ?

HÉLÈNE.

Oui, madame.

PREMIER GENTILHOMME.

— Ce n’est sans doute qu’une vivacité de sa main, — à laquelle son cœur n’a point consenti.

LA COMTESSE.

— La France ne lui sera rien jusqu’à ce qu’il n’ait plus de femme ! Ah ! s’il y a ici un être qui vaut mieux que lui, — c’est justement elle ; elle mériterait d’avoir un mari — servi par vingt jeunes impertinents comme lui, — qui la salueraient à toute heure comme leur maîtresse !… Qui donc était avec lui ?

PREMIER GENTILHOMME.

— Un valet seulement, et un gentilhomme — que j’ai connu jadis.

LA COMTESSE.

Paroles, n’est-ce pas ?

PREMIER GENTILHOMME.

— Oui, ma bonne dame, lui-même !

LA COMTESSE.

— Un garçon très-taré et plein de vilenie. — Mon fils laisse corrompre son honnête nature — par une telle influence.

PREMIER GENTILHOMME.

En effet, bonne dame, — le gaillard a une surabondance de défauts — auxquels il ferait bien de renoncer.

LA COMTESSE.

— Vous êtes les bienvenus, messieurs ; — je vous prie, quand vous verrez mon fils, — de lui dire que son épée ne pourra jamais reconquérir — l’honneur qu’il a perdu : au surplus, je vous prierai — de vous charger d’une lettre pour lui.