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SCÈNE VIII.

Entre Hélène.
HÉLÈNE.

— Comme vous me l’aviez commandé, monsieur, j’ai — parlé au roi et obtenu son congé — pour partir immédiatement ; seulement, il désire — un entretien particulier avec vous.

BERTRAND.

J’obéirai à sa volonté. — Il ne faut pas, Hélène, vous étonner de ma conduite, — qui semble être en si grand disparate avec les circonstances, — ainsi qu’avec le ministère et les fonctions sacrées — qui me sont imposées. Je n’étais point préparé — à un tel événement ; voilà pourquoi vous m’en voyez — si troublé. Ceci m’amène à vous prier — de retourner immédiatement au pays ; — demandez-vous à vous-même plutôt qu’à moi le motif de cette prière. — Mes raisons sont meilleures qu’elles ne le paraissent ; — les affaires qui me réclament sont plus urgentes — qu’elles ne le semblent, à première vue, — à vous qui ne les connaissez pas.

Lui remettant un papier.

Ceci est pour ma mère. — Il se passera deux jours avant que je vous revoie ; sur ce, — je vous laisse à votre sagesse.

HÉLÈNE.

Monsieur, tout ce que je puis dire, — c’est que je suis votre très-respectueuse servante…

BERTRAND.

— Allons, allons, ne parlons plus de cela.

HÉLÈNE.

Et que sans cesse — je m’étudierai à combler — les lacunes que mon humble étoile a laissées en moi, — afin d’être à la hauteur de ma grande fortune.