Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1869, tome 6.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.
233
SCÈNE VI.
tion ; — j’ai sur eux la puissance souveraine et l’autorité paternelle : — fais ton choix librement ; tu as le droit de choisir et ils n’ont pas celui de refuser.
HÉLÈNE.

— Que les chances de l’amour accordent à chacun de vous une maîtresse belle et vertueuse ! — Oui, à chacun de vous, hormis un seul !

LAFEU, au fond du théâtre, à Paroles.

— Je donnerais mon cheval bai, tout harnaché, — pour n’être pas plus édenté que ces jeunes gens et n’avoir pas la barbe plus longue.

LE ROI, à Hélène.

Examine-les bien : — pas un d’eux qui ne soit de noble race !

HÉLÈNE.

Messieurs, — le ciel a, par moi, rendu la santé au roi.

TOUS.

— Nous le savons, et nous en remercions le ciel.

HÉLÈNE.

Je suis une simple vierge, et ma plus grande richesse, — je le déclare, est simplement d’être vierge. — S’il plaît à votre Majesté, je suis prête. — La rougeur, en montant à mes joues, me dit tout bas : — « Je rougis de ce que tu aies à choisir ; mais, si tu éprouves un refus, qu’une pâleur mortelle règne pour toujours sur ton visage ! — Moi, je n’y reparaîtrai jamais. »

LE ROI.

Fais ton choix, et, sache-le bien, — quiconque se soustrait à ton amour, se soustrait au mien.

HÉLÈNE.

— Maintenant, ô Diane, je fuis tes autels, et c’est vers l’impérial Amour, ce Dieu si puissant, — que se pressent mes soupirs…