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TOUT EST BIEN QUI FINIT BIEN.
— sans cela Paris, la médecine et le roi — auraient été sans doute bien éloignés — du cours de mes réflexions.
LA COMTESSE.

Mais, Hélène, — si vous offriez au roi vos secours supposés, — croyez-vous qu’il les accepterait ? Lui et ses médecins — sont d’accord pour penser, lui, qu’ils ne peuvent rien à son mal, eux, qu’ils n’y peuvent rien. Quelle confiance auraient-ils — dans une pauvre jeune fille ignorante, quand déjà toute l’école, — au bout de sa science, a abandonné — le danger à lui-même.

HÉLÈNE.

Un pressentiment, — supérieur à la science même de mon père, qui était le plus grand — de sa profession, me dit que cette bonne recette — sera pour moi un patrimoine sanctifié — par les plus heureuses étoiles du ciel ; et si vous daigniez, madame, — me permettre de tenter l’aventure, je m’engagerais, — au risque de ma vie, à guérir Sa Majesté — pour tel jour, à telle heure.

LA COMTESSE.

Le crois-tu ?

HÉLÈNE.

— Oui, madame, décidément.

LA COMTESSE.

— Eh bien, Hélène, tu auras, outre mon affectueux consentement, — les moyens, la suite nécessaires, et mes pressantes recommandations — auprès de mes amis à la cour. Moi, je resterai ici, — et j’implorerai pour ton entreprise la bénédiction de Dieu. — Sois partie dès demain, et sois sûre — d’obtenir de moi tout l’appui possible.

Elles sortent.