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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

CATHARINA.

— Je suis donc une misérable, à vous entendre ?

PETRUCHIO.

Sus à elle, Cateau !

HORTENSIO.

Sus à elle, ma veuve !

PETRUCHIO.

— Cent marcs que ma Cateau la terrasse !

HORTENSIO.

Ça, c’est ma fonction.

PETRUCHIO.

— Voilà parler en fonctionnaire zélé… À toi, mon gars !

Il boit à Hortensio.
BAPTISTA.

— Que pense Gremio de cet assaut d’esprit ?

GREMIO.

— Ma foi, monsieur, ils mugissent fort bien.

BIANCA.

— Allons donc ! une personne à l’esprit vif dirait — que pour mugir il faut, comme vous, porter cornes.

VINCENTIO.

— Oui-dà, madame la fiancée, cela vous a donc réveillée ?

BIANCA.

— Oui, mais pas inquiétée. Aussi vais-je me rendormir.

PETRUCHIO.

— Pour cela, non ! puisque vous vous êtes risquée, — je vais vous lancer un ou deux traits !

BIANCA.

— Me prenez-vous pour un oiseau ? Je vais changer de hallier, — et alors poursuivez-moi de vos flèches, si vous voulez… — Salut à tous !

Bianca, Catharina et la veuve sortent.