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suffisamment honnêtes !… — Si ce n’est pas là l’occasion que vous attendez, je n’ai plus qu’à vous conseiller, — de dire adieu à Bianca pour l’éternité et un jour.
Il va pour s’éloigner.
LUCENTIO.

Écoute, Biondello.

BIONDELLO.

Je ne puis rester plus longtemps. Je connais une fille qui a été mariée une après-midi, comme elle allait au jardin chercher du persil pour farcir un lapin ; vous pourriez bien épouser de même, monsieur ; et sur ce, adieu, monsieur. Mon maître m’a enjoint d’aller à Saint-Luc dire au prêtre de se tenir prêt pour le moment où vous arriverez avec votre appendice.

Il sort.
LUCENTIO.

— Je puis et veux tout cela, pourvu qu’elle y consente. — Elle en sera charmée ; pourquoi donc en douterais-je ? — Advienne que pourra, je vais l’aborder rondement, — et Cambio jouera de malheur s’il revient sans elle.

Il sort.

SCÈNE X.
[Une route.]
Entrent Petruchio, Catharina et Hortensio.
PETRUCHIO.

— En marche, au nom de Dieu ! remettons-nous en marche vers la maison de notre père… — Seigneur ! comme la lune est brillante et sereine !

CATHARINA.

— La lune ! bah ! c’est le soleil ! Il n’y a pas de clair de lune à présent.