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LA SAUVAGE APPRIVOISÉE.

BAPTISTA.

— Pas chez moi, Lucentio. Car, vous savez, — les murs ont des oreilles, et j’ai un nombreux domestique. — Et puis, le vieux Gremio est toujours aux écoutes ; — et il se pourrait que nous fussions interrompus.

TRANIO.

— Alors, ce sera dans mon logis, si vous le trouvez bon, monsieur. — Là réside mon père ; là ce soir même, — nous terminerons l’affaire à merveille entre nous. — Envoyez chercher votre fille par le valet qui vous suit, — et mon page ira immédiatement quérir le notaire. — Le pire de l’affaire, c’est que, faute d’avoir été prévenu à temps, — vous risquez fort de trouver une maigre et chétive pitance.

BAPTISTA.

— Votre proposition me plaît.

À Lucentio.

Cambio, vous allez courir à la maison — dire à Bianca de se tenir prête ; — apprenez-lui, si vous voulez, ce qui se passe : — que le père de Lucentio est arrivé à Padoue, — et que, selon toute probabilité, elle sera la femme de Lucentio.

LUCENTIO.

— Je prie les dieux qu’elle le soit, et de tout mon cœur.

TRANIO.

— Ne badine pas avec les dieux, et pars. — Signor Baptista, vous montrerai-je le chemin ? — Vous êtes le bienvenu, mais un seul plat sera sans doute tout votre souper. — Venez toujours ; nous ferons mieux les choses à Pise.

BAPTISTA.

Je vous suis. —

Sortent Triano, le Pédagogue et Baptista.