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SCÈNE IX

parlé. — Je vous en prie, soyez un bon père à mon égard, — donnez-moi Bianca pour mon patrimoine.

LE PÉDAGOGUE.

— Doucement, mon fils !

À Baptista.

— Monsieur, avec votre permission, étant venu à Padoue — pour recouvrer quelques dettes, mon fils Lucentio — m’a mis au courant d’une importante affaire — d’amour entre votre fille et lui-même. — Or, vu les bons rapports qui me parviennent sur vous, — vu l’amour qu’il porte à votre fille — et qu’elle lui porte, pour ne pas le faire attendre trop longtemps, — j’accorde, dans ma sollicitude paternelle, — mon consentement à son mariage ; et, si vous êtes disposé — aussi favorablement que moi, monsieur, nous ferons nos conventions, — et vous me trouverez tout prêt et tout porté — à approuver cette union avec votre fille ; — car je ne puis pas être méticuleux avec vous, — signor Baptista, dont j’ai entendu tant de bien.

BAPTISTA.

— Monsieur, pardon de ce que je vais vous dire. — Votre franchise et votre concision me plaisent beaucoup. — Il est très-vrai que votre fils Lucentio ici présent — aime ma fille et qu’il est aimé d’elle, — ou bien tous deux dissimulent profondément leurs sentiments. — En conséquence, vous n’avez qu’à promettre — de vous conduire en père envers lui, — et qu’à assurer à ma fille un douaire suffisant ; — et le mariage est conclu, et c’est chose faite. — Votre fils aura ma fille avec mon consentement.

TRANIO.

— Je vous remercie, monsieur… Où désirez-vous — que nous soyons fiancés et que le contrat soit dressé, — conformément aux conventions des parties !