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SCÈNE V.
souhaiter le bonjour à ma fiancée — et sceller mon titre d’un amoureux baiser !
Sortent Petruchio, Grumio et Biondello.
TRANIO.

— Il a quelque intention dans ce fol équipage ; — tâchons de le décider, s’il est possible, — à mieux s’habiller avant d’aller à l’église.

BAPTISTA.

— Je vais le suivre pour voir l’issue de tout ceci.

Il sort (14).
TRANIO, à Lucentio.

— Mais, monsieur, à l’amour de Bianca il nous importe d’ajouter — le consentement de son père. Pour l’obtenir, — ainsi que je l’ai déjà confié à Votre Honneur, — je vais me procurer un homme (quel qu’il soit, — peu importe, nous lui ferons la leçon) — qui sera Vincentio de Pise, — et qui ici, à Padoue, se portera garant — de sommes plus fortes que celles mêmes que j’ai promises. — Et ainsi vous jouirez tranquillement de votre bonheur espéré, — et vous épouserez la charmante Bianca avec l’agrément de son père.

LUCENTIO.

— N’était que mon camarade le professeur — surveille si étroitement les pas de Bianca, — il serait bon, ce me semble, de nous marier clandestinement ; — la chose une fois faite, le monde entier aurait beau me dire non, — je garderais mon bien en dépit du monde entier.

TRANIO.

— Nous tâcherons d’en venir là peu à peu, — et nous attendrons pour cette affaire le moment favorable. — Il nous faudra circonvenir ce barbon de Gremio, — et le paternel surveillant, Minola, — et ce précieux musicien, l’amoureux Licio, tout cela au profit de mon maître Lucentio.