Page:Shakespeare - Œuvres complètes, traduction Hugo, Pagnerre, 1868, tome 7.djvu/247

Cette page a été validée par deux contributeurs.
243
SCÈNE I.

Entrent Abraham et Balthazar.
SAMSON.

Voici mon épée nue ; cherche-leur querelle ; je serai derrière toi.

GRÉGOIRE.

Oui, tu te tiendras derrière pour mieux déguerpir.

SAMSON.

Ne crains rien de moi.

GRÉGOIRE.

De toi ? Non, morbleu.

SAMSON.

Mettons la loi de notre côté et laissons-les commencer.

GRÉGOIRE.

Je vais froncer le sourcil en passant près d’eux, et qu’ils le prennent comme ils le voudront.

SAMSON.

C’est-à-dire comme ils l’oseront. Je vais mordre mon pouce en les regardant, et ce sera une disgrâce pour eux, s’ils le supportent (36).

ABRAHAM, à Samson.

Est-ce à notre intention que vous mordez votre pouce, monsieur ?

SAMSON.

Je mords mon pouce, monsieur.

ABRAHAM.

Est-ce à notre intention que vous mordez votre pouce, monsieur ?

SAMSON, bas, à Grégoire.

La loi est-elle de notre côté, si je dis oui ?

GRÉGOIRE, bas, à Samson.

Non.

SAMSON, haut, à Abraham.

Non, monsieur, ce n’est pas à votre intention que je